Rétrospective
Kaouther Ben Hania
La troisième personnalité mise à l'honneur à l'occasion de notre rétrospective anniversaire est la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania qui bouscule les codes avec des films puissants, à mi-chemin entre fiction et documentaire. Qu’il s’agisse de satire, de drame ou de témoignage poignant, son cinéma hybride frappe par son audace et sa profondeur.
Réalisatrice tunisienne parmi les plus remarquables de sa génération, Kaouther Ben Hania s’impose par un style audacieux qui brouille les frontières entre fiction et réalité. En mêlant subtilement documentaire, reconstitution et mise en scène, elle construit un cinéma hybride qui interroge les codes narratifs traditionnels et donne la parole à des figures féminines fortes, tout en portant un regard incisif sur les enjeux sociaux, politiques et humains contemporains.
Son histoire avec le FIFF débute en 2014 avec Le Challat de Tunis, un faux documentaire aussi mordant que drôle, qui explore les mythes urbains dans une Tunisie post-révolution. Ce premier long métrage, sacré Bayard d’Or de la Meilleure 1re Œuvre au FIFF cette année-là, inaugure une filmographie engagée et inventive, saluée dans les festivals du monde entier.
Elle revient ensuite au FIFF avec Zaineb n’aime pas la neige (2016) et La Belle et La Meute (2017), deux films présentés en Compétition Officielle, qui confirment son talent à mêler l’intime et le politique, à travers des récits portés par des figues féminines fortes.
En 2020, L'Homme qui a vendu sa peau, satire provocante sur l’art, la migration et le capitalisme mondialisé, la propulse jusqu’aux Oscars, faisant d'elle la première réalisatrice tunisienne à y être nommée.
Son dernier film, Les Filles d’Olfa (2023), marque un tournant majeur. En faisant jouer des actrices aux côtés de la véritable Olfa, Kaouther Ben Hania réinvente le documentaire, pour raconter l’histoire poignante d’une mère tunisienne dont deux filles ont rejoint Daech. Acclamé à Cannes et nommé à nouveau aux Oscars, ce film incarne l’essence de son cinéma : hybride, profondément humain et résolument engagé.
L’œuvre de Kaouther Ben Hania témoigne du pouvoir du cinéma à explorer les zones d’ombre de l’âme humaine, à éveiller les consciences et à bouleverser les regards. Sa présence au FIFF réaffirme la volonté du festival de célébrer les voix singulières et percutantes du cinéma francophone, tous horizons confondus.
Une rétrospective incontournable pour (re)découvrir une œuvre qui bouscule, émeut et questionne.
Son travail est à (re)découvrir dès maintenant en streaming sur Sooner !
