4e édition du Festival
Du 28 septembre au 5 octobre 1989
Changement de cap pour cette 4e édition : le festival change de nom, pour s’appeler dorénavant le "Festival international du Film Francophone de Namur", et il devient compétitif ! Pas moins de 4 jurys sont mis en place … Le jury officiel est présidé par la cinéaste suisse Patricia Plattner. Il choisit de sacrer "Baptême" de René Feret (France), et distingue un jeune réalisateur dont la carrière à venir ne fera que confirmer les espoirs placés en lui. "Un monde sans pitié" d’Eric Rochant reçoit le Prix de la meilleure première œuvre, et met en lumière un jeune acteur qui deviendra un fidèle du FIFF, Hyppolyte Girardot.
Au programme…
"Haïtian Corner" de Raoul Peck (Haïti), "La fille de quinze ans" de Jacques Doillon (France), "Bal Poussière" de Henri Duparc (Côte d’Ivoire), "Jésus de Montréal" de Denis Arcand (Québec), "La vie et rien d'autre" de Bertrand Tavernier (France), "Monsieur Hire" de Patrice Leconte (France), "Radio Corbeau" de Yves Boisset (France), "Yaaba" de Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso), "Piano Panier" de Patricia Plattner (Suisse), "Un monde sans pitié" de Eric Rochant (France) …
Ils nous l'ont raconté...
Christian Verbert, Commissaire européen de la SODEC :
C’est la faute à Jean Louis Close ! Voilà un point de réglé ! C’est de sa faute si au Québec, Namur est devenu un nom connu dans le domaine du cinéma et si la ville de Namur a été découverte par le Québec il y a de cela 25 ans. Et il a bien fait de nous faire découvrir Namur est ses nombreux attraits !
La première année je n’ai pas répondu présent à l’appel de Jean Louis. Un nouveau festival, dans une ville peu ou pas connue au Québec … pourquoi faire ? La deuxième année j’y étais mais à l’époque (pour les jeunes lecteurs nous parlerons d’époque) il n’y avait pas de GSM, pas de Thalys entre Paris et Bruxelles et pas de vols Montréal-Bruxelles ! Donc nous arrivions à Charles de Gaulle. Me voilà à la descende de l’avion après huit heures de vol et accueilli par une charmante jeune femme qui me dit être mon chauffeur ! Déjà je trouve que Namur fait bien les choses. La voiture, me dit-t-elle, attend à la porte de l’aéroport … je la suis bien volontiers. Mais plus de voiture ! Le terminal A est rond et nous faisons donc le tour avec ma valise et pas de voiture et la charmante jeune femme est de plus en plus inquiète. (J’apprendrais plus tard que c’est sa première mission et qu’on lui a dit de bien faire attention à moi.) Je traîne toujours ma valise et nous apprenons par un charmant policier français (c’est rare) que la voiture était en stationnement illégal et que donc elle est à la fourrière de l’aéroport !
Nous voilà dans un petit car qui fait le tour de l’aéroport et nous dépose environ 30 minutes après à la fourrière ! Toujours l’accueil charmant parisien qui vous met à l’aise. Oui la voiture est là et pour la récupérer c’est 500 francs français ! (Pour les jeunes lecteurs, avant l’euro il y avait des francs français et les cartes de crédit à cette époque n’étaient pas chose courante.) Ma charmante accompagnatrice n’a pas sur elle 500 francs français ! Elle n’a que des francs belges ! Toujours à cette époque, vu la rareté des cartes de crédit, nous avions l’habitude de voyager avec des chèques de voyage ! J’en ai sur moi mais en $. Il nous faut donc retourner à l’aéroport changer mes chèques de voyage, mais le car n’est plus là et c’est donc assis dans la remorqueuse de la fourrière que je retourne seul vers l’aéroport. Mon accompagnatrice est restée seule avec ma valise et le gardien et son chien de la fourrière …Vais-je la retrouver et n’oubliez pas chers lecteurs qu’il n’y a pas de GSM ! Drame ! Une heure après je reviens triomphant avec le 500 francs français et je libère l’accompagnatrice et la voiture !
Nous voilà en route et une telle aventure et les trois heures de route qui nous restent à faire, avec mon décalage horaire de huit heures, nous poussent à discuter et pour finir d’en rire et même rire beaucoup … Comme c’est la première mission de ma charmante accompagnatrice, je comprends vite qu’elle ne connaît pas très bien la route et encore pour nos jeunes lecteurs, le GPS n’existe pas ! Et c’est ainsi qu’après de nombreux rires nous sommes arrivés … à Éghezée ! Je pense, dit-t-elle, que j’ai pris une mauvaise sortie ! Mais nous voilà sauvés puisqu’au bord de la route il y avait trois personnes qui discutaient autour d’un camion chargé d’un tracteur. Elle est partie se renseigner et mon accompagnatrice est revenue en pleurant de rire, les trois personnes ne parlaient que l’allemand et se rendaient à une foire agricole ...
Mais enfin après bien des kilomètres nous sommes arrivés à Namur au Château. Nous étions attendus de pied ferme par le directeur du festival qui semblait s’inquiéter ! C’était mon premier contact avec Namur ! J’ai découvert le château, sa piscine, ses caves normalement interdites, les nuits du château, le Temps des cerises, l’eau de Viella ferme blanche et une soirée québécoise mémorable et j’ai retrouvé Jean-Louis à la soirée j’en garde un beau souvenir et des photos ! Et puis l’équipe des chauffeurs ! Ah oui j’oubliais, il y avait aussi du cinéma à Namur ! Mais travailler dans un tel contexte quel charme !
Namur ce fut aussi pour moi le début d’une amitié solide avec Thérèse et Claude et c’est ainsi que pour finir à cause de Jean-Louis, Thérèse et Claude que l’on aime tellement Namur, que l’on achète une maison proche de Namur et qu’on se dit que la vie est bien faite. Merci Francis et Jacqueline et Joyeux anniversaire !
P.S.: Si vous êtes très gentils je pourrais vous montrer les photos et vous racontez d’autres belles histoires sur Namur et le FIFF …
NDLR : La charmante jeune femme dont parle Christian Verbert n'est autre que Sophie Verhoest, aujourd'hui responsable du FIFF Campus ! Elle nous précise d'ailleurs que si elle connaissait parfaitement le chemin, l'ambiance était tellement aux rires que le volant a fourché !
Bayard d’Or du meilleur film francophone
Baptême de René Feret (France)
Bayard d’Or de la meilleure comédienne
Valérie Stroh dans Baptême de René Feret (France)
Bayard d’Or du meilleur comédien
Denis Bouchard dans Les Matins infidèles de Jean Bouvier et François Baudry (Québec)
Prix spécial du Jury
Les Matins infidèles de François Bouvier et Jean Baudry (Québec)
Prix Émile Cantillon
Un Monde sans pitié d'Eric Rochant (France)
Prix de l’ACCT
Bouka de Roger M’Bala (Côte d’Ivoire)
Mention spéciale
Une Porte sur le ciel de Farida Benlyazid (Maroc)
Prix de la SACD
Zan Boko de Gaston Kabore (Burkina Faso)
Mention spéciale
Peaux de vaches de Patricia Mazui (France)
Prix de la presse
Bal de poussière de Henri Duparc (Côte d’Ivoire)
Prix du meilleur court métrage de la SABAM
Mémo de Marc Dacosse (Belgique)
Jury officiel
- Patricia Plattner, réalisatrice (Suisse) - PRESIDENTE
- Sylvie Landau, directeur de festival (Caraïbes)
- Gilles Carle, réalisateur (Québec)
- Gaston Kabore, réalisateur (Burkina Faso)
- Gérard Corbiau, réalisateur (Belgique)
- Michel Lang, réalisateur (France)
- France Brel, Fondation Brel (Belgique)
Jury SACD
- Jacques de Decker, journaliste (Belgique)
- Teff Erhat, réalisateur RTBF (Belgique)
- Gérald Frydman, réalisateur (Belgique)
- Claude Champion, réalisateur (Suisse)
- Pascal Vrebos, journaliste (Belgique)
- Bénédicte Emsens, scénariste, journaliste (Belgique)
Jury ACCT
- Jean-Claude Crepeau, ACCT (France)
- Ousseynou Diop, délégué Vues d’Afrique (Québec)
- N’Gangura Mweze, réalisateur (Congo)
- Mirko Popovitch, Communauté française de Belgique (Belgique)
- Pape Sene, journaliste (Sénégal)
Jury SABAM
- Jacqueline Pierreux, productrice (Belgique)
- Robert Reuchamps, président de la Commission des films (Belgique)
- Ann-Gisel Glass comédienne (France)
- Claude Leclercq, Communauté française de Belgique (Belgique)
- José Mespouille, journaliste (Belgique)
Longs métrages en compétition
- Après après demain de Gérard Frot-Coutaz (France)
- Baptême de René Feret (Belgique/France)
- La Fille de quinze ans de Jacques Doillon (France)
- Les Enfants du désordre de Yannick Bellon (France)
- Australia de Jean-Jacques Andrien (Belgique)
- Bouka de Roger M'Bala (Côte d’Ivoire)
- Le Nuit de l'éclusier de Franz Richenbach (Suisse)
- Les Matins infidèles de Jean Beaudry et François Bouvier (Québec)
- Badis de Mohamed Abderrahman Tazi (Maroc)
- Haïtian Corner de Raoul Peck (Haïti)
- L'Enfant l'hiver d'Olivier Assayas (France)
- L'Inoubliable rivière de Le Dan (Vietnam)
Longs métrages hors compétition
- Bal Poussière de Henri Duparc (Côte d’Ivoire)
- Jésus de Montréal de Denys Arcand (Québec)
- Les Bois noirs de Jacques Deray (France)
- Radio Corbeau d'Yves Boisset (France)
- Zanzibar de Christine Pascal (France/Suisse)
- Comédie d'été de Daniel Vigne (France)
- La Folle journée ou le mariage de Figaro de Roger Coggio (France)
- Man no run de Claire Denis (France)
- Rouge Venise d'Etienne Perier (France)
- Dans le ventre du dragon de Yves Simoneau (Québec)
- La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier (France)
- Monsieur Hire de Patrice Leconte (France)
- Yaaba d'Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso)
Découverte
- Après la pluie de Camille de Casabianca (France)
- La Fille du magicien de Claudine Bories (France)
- Piano Panier de Patricia Plattner (Suisse)
- Un Père et passe de Sébastien Grall (France)
- Zan Boko de Gaston Jean-Marie Kabore (Burkina Faso)
- Arab de Fadhel Jazini et Fadhel Jaïbi (Tunisie)
- Laura Laur de Brigitte Sauriol (Québec)
- Sous les draps les étoiles de Jean-Pierre Gariepy (France)
- Un Tour de manège de Pierre Pradinas (France)
- Cruising Bar de Robert Menard (Québec)
- Peaux de vache de Patricia Mazuy (France)
- Un Été d'orages de Charlotte Brandstrom (France)
- Une Porte sur le ciel de Farida Benlyazid (Maroc)
Hommage à Gilles Carle
- La Tête de Normande Saint-Onge de Gilles Carle et Guy Fournier (Québec - 1975)
- Les Mâles de Gilles Carle (Québec - 1971)
- Percé on the Rocks de Gilles Carle (Québec - 1964)
- La Vraie nature de Bernadette de Gilles Carle (Québec - 1972)
- Maria Chapdelaine de Gilles Carle et Guy Fournier (Québec - 1983)
- Un Air de famille de Gilles Carle (Québec - 1963)
- L'Ange et la femme de Gilles Carle (Québec - 1977)
- Mourir au cinéma de Gilles Carle (Québec - 1961)
- Vive Québec de Gilles Carle (Québec - 1988)
Séances pédagogiques
- Astérix et le coup du menhir de Philippe Grimond (France)
- Fierro l'été des secrets de André Mélançon (Québec)
Séances spéciales
- La Peau et les os de Johanne Pregent (Québec)
- Marquis de Roland Topor et Henri Xhonneux (Belgique)
- Un Monde sans pitié d'Eric Rochant (France)
Courts métrages belges
- 39,8 de Willy Kempeneers (Belgique)
- La Croix de la mort de Willy Kempeneers (Belgique)
- Le Pavillon des passions humaines de Claude François (Belgique)
- Service compris de Stéphane Carpiaux (Belgique)
- Dupond Durand de Jean-Marie Buchet (Belgique)
- La Gourmandise de Manuel Gomez (Belgique)
- Les Tentations d'Albert de Anne-Levy Morelle (Belgique)
- Seuls de Thierry Knauff (Belgique)
- Jour de congé de Carole Laganière (Belgique)
- La Harpiste, le restaurateur et l'employé de l'électricité de Remi Hartzfeld (Belgique)
- Mômes Images Zaïre de Graphoui (Belgique)
Cours métrages étrangers
- Alter Ego de Louise Lamarre (Québec)
- Enchanté de Jean-Pierre Letellier (France)
- La Nef de Claude Champion (Suisse)
- Le Geste de Ségou de Mambaye Coulibaly (Mali)
- L'Ile d'amour de Robert Bouvier (Suisse)
- Au Nom du fils de Frédéric Maire (Suisse)
- Justement Schubert de Bruno Herbulot (France)
- La Porte-plume de Marie-Christine Perodin (France)
- Le Neveu du peintre de Mustapha Dao (Burkina Faso)
- Rêves d'enfance de Ann-Gisel Glass (France)
- Beau fixe sur Corneilles de Gilles Lacombe (France)
- La Maison de sable de Marie Rapp (France)
- La Princesse surgelée d'Olivier Esmein (France)
- Le Pied tendre de Roger Boire (Québec)
- Sortie 234 de Michel Langlois (Québec)